Hermès CHEVAL FLEURI Multicolore

Superbe carré Hermès titré « Cheval Fleuri », créé par Henri D'Origny en 1964. Sera réédité en 1980, 1990/91, 2004/2005 ; puis en 2007 en édition spéciale pour le centenaire du magasin Nieman Marcus). Ainsi qu’en 2014 en soie vintage 70 cm, ce qui atteste son succès. Neuf, jamais porté. Cette charmante mise en scène s’inspire, c’est certain, de Giuseppe Arcimboldo, peintre italien du XVIème siècle, protégé de la cour des Habsbourg. Le don de cet artiste pour les métamorphoses fit sa célébrité. D’un panier de légumes, d’une corbeille de fruits, d’un ban de poissons variés, d’une pile de livres, il faisait un portrait dont on ne saisissait pas, au premier regard, la véritable nature. Henri d’Origny fait sienne cette virtuosité et choisit pour sa part la fraîcheur d’une gerbe de fleurs. Une amazone faite d’iris et de jonquilles chevauche fièrement son cheval cabré… Elle n'est autre que Lady Godiva (Godgifu). Lady Godiva, était une femme de la noblesse Anglo-Saxon du XIe siècle, épouse du comte Léofric de Mercie, seigneur de Coventry. Son nom est associé à une légende apparue plus d'un siècle après sa mort, selon laquelle la belle épouse de Léofric aurait traversé les rues de Coventry à cheval, entièrement nue. En effet, les habitants de cette ville souffraient sous l'imposition accablante du comte. À plusieurs reprises, Dame Godiva fit appel à son mari, qui refusait obstinément de diminuer les taxes. Enfin, il prétendit accéder à sa demande si elle montait à cheval nue dans les rues de la ville. Dame Godiva le prit au mot, et traversa la ville, vêtue seulement de ses longs cheveux. Son mari tint parole et supprima les impôts. Elle a aidé également à la fondation d'un monastère à Stow, Lincolnshire. En 1043, elle a persuadé son mari de construire un monastère bénédictin à Coventry. Sa devise, « di Ego Godiva Comitissa diu istud desideravi », a été trouvée sur la charte donnée par son frère, Thorold de Bucknall, shérif de Lincolnshire, au monastère bénédictin de Spalding. Elle est commémorée comme bienfaitrice dans d'autres monastères et son nom est mentionné dans une enquête de 1085, comme une des quelques Anglo-Saxons à défendre leurs terres après sa conquête, mais également la seule femme à être mentionnée en tant que détentrice d'un fief. Une statue a été érigée en son honneur à Coventry et de nos jours encore, un « cortège de Godiva » institué le 31 mai 1678, commémore du tour légendaire et continue encore aujourd'hui. Les participants s'habillent en costumes du XIe siècle. Le défilé commence à partir des ruines de l'ancienne cathédrale et emprunte l'itinéraire suivi autrefois par la courageuse lady, passant bien sûr près de son monument. On joue des musiques d'époque et divers concours sont organisés, dont le plus populaire celui de la meilleure lady Godiva. Il faut préciser que seules des femmes y participent, vêtues de costumes du XIe siècle ; la seule condition, absolue, est d'avoir des cheveux longs et dorés.